Le français Jean-François Champollion (1790-1832) est l’un des plus célèbres égyptologues du XIXe siècle. Il y a 200 ans, il a réussi à déchiffrer l’écriture des anciens Égyptiens. Le 27 septembre 1822, il a exposé devant l’Académie des inscriptions et belles-lettres à Paris, ses découvertes relatives aux hiéroglyphes. En déchiffrant les hiéroglyphes, Champollion a ouvert la voie à une nouvelle science, celle de l’égyptologie.
Depuis son plus jeune âge, il se passionne pour l’archéologie et les hiéroglyphes égyptiens qu’il tente de comprendre. Il disait de lui-même : « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi ». Doué pour l’apprentissage des langues, il maîtrise plusieurs langues anciennes, dont le copte, l’hébreu, le chaldéen, le syriaque, l’éthiopien, l’arabe et l’araméen. Il fait ses études au lycée de Grenoble où le préfet de l’Isère, le mathématicien Joseph Fourier, qui avait participé à l’Expédition d’Égypte, le remarqua et décida de le soutenir.
De 1807 à 1809, il étudie à Paris, suit des cours de perse, de sanskrit, d’arabe, et se penche sur une copie de la pierre de Rosette et tente d’en déchiffrer les inscriptions.
En juillet 1809, il est nommé, à 18 ans, professeur adjoint d’histoire à l’université de Grenoble. De 1812 à 1815, et puis de 1818 à 1821, il est professeur d’histoire à cette université.
Il s’efforce de déchiffrer des hiéroglyphes gravés sur la pierre de Rosette. Il s’agit d’une stèle portant un texte gravé en deux langues (égyptien ancien et grec ancien) et trois écritures différentes (égyptien en hiéroglyphes, égyptien démotique et alphabet grec) découverte en 1799 par l’expédition française en Égypte.
À partir de 1821, Champollion déchiffre les premiers cartouches royaux, dont celui de Ptolémée V sur la pierre de Rosette, puis celui de Cléopâtre sur la base d’un obélisque et sur un papyrus bilingue. Il réalise que l’écriture hiéroglyphique est un mélange d’éléments phonétiques et idéographiques. Il identifie la signification de la plupart des hiéroglyphes phonétiques et établit une grande partie de la grammaire et du vocabulaire de l’Égypte antique. Il rend compte de sa découverte en 1822 sous la forme d’une lettre à M. Dacier, le secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Dans cette lettre inestimable, exposée à la Bibliothèque nationale de France, il annonce le déchiffrement de l’écriture égyptienne.
En 1824, Champollion publie son Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, un ouvrage qui marque les grands débuts de l’égyptologie moderne.
En 1826, il devient conservateur chargé des collections égyptiennes au Musée du Louvre. Il jouit d’une influence grandissante à la Cour, de telle sorte qu’il parvient à convaincre le Roi Charles X d’acheter plusieurs œuvres et monuments majeurs de la civilisation égyptienne, comme – entre autres – le célèbre obélisque de la Place de la Concorde qui arrive à Paris, en décembre 1833.
Après plus de 20 ans de travaux théoriques, Jean-François Champollion réalise enfin son rêve d’enfant. De 1828 à 1829, il participe à une mission scientifique en Égypte et y recueille de nombreuses données et objets pour vérifier que son système hiéroglyphique fonctionne bien.
De retour en France en décembre 1829, il doit subir une quarantaine à Toulon. Le 7 mai 1830, il est élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. En 1831, une chaire d’Antiquité égyptienne est créée pour lui au Collège de France.
Épuisé par ses travaux et très malade, Jean-François Champollion meurt à Paris le 4 mars 1832, à l’âge de 41 ans, au milieu des honneurs.
Jean-François Champollion repose sous un obélisque de taille modeste au cimetière du Père-Lachaise.
Sa « Grammaire égyptienne » (1836) et son « Dictionnaire égyptien » (1843) ont été publiés par son frère, Jacques-Joseph Champollion, après sa mort pour créer une méthode complète d’apprentissage de l’écriture hiéroglyphique.
Photo principale: Portrait de Jean-François Champollion, dit Champollion le Jeune, Léon Cogniet, © 2013 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado